Sortie des clandestines et autres nouvelles du Tertre Gris

Le Tertre Gris se réveille de l’hiver. Plusieurs choses indiquant l’arrivée imminente du printemps étaient visibles ce samedi 22 février. La première d’entre entre elle c’est l’émergence d’une des fleurs les plus incroyables de Poligné.

Cette plante, c’est la clandestine (Lathraea clandestina). Pour l’observer rien de plus facile, en venant du Roudun, observez les pieds des arbres lorsque vous arrivez au niveau de la passerelle. On y trouve là chaque année des petits massifs violet : ce sont elles.

Emergence de Clandestine
Emergence de Clandestine

Le fenêtre pour les observer est assez courte (de fin février à fin avril grosso modo). Ensuite, elles re-disparaissent. Ne cherchez pas de feuilles ou de vert, elles ne produisent pas de chlorophylle. C’est une rareté en botanique, ces plantes sont des parasites. Elles détournent la sève d’arbres-hôtes. Et comme la sève monte au redoux, c’est le moment qu’elle choisit pour fleurir.

La clandestine est inféodée aux milieux humides et ombragés, on ne la trouvera jamais ailleurs. En raison de la raréfaction de ces milieux propices, l’avenir de l’espèce est sensible. En revanche, une fois ces conditions réunies, elle peut parasiter quasiment tous les arbres du saule au pin. A Poligné, et si je ne me trompe pas, on ne la trouve qu’aux pieds des aulnes glutineux .

Ecailles de clandestines
D’abord, ces écailles sortent de terre (en fait des feuilles modifiées). Peu à peu, les fleurs pointent comme on peu le voir ici.

La répartition de cette plante est cantonnée à un tiers ouest de la France et on peut la trouver dans quelques pays limitrophes (Italie, Espagne, Belgique et Royaumes-Unis où elle a été introduite dans des jardins). C’est une plante fragile et rare. Inutile d’essayer de la cultiver dans son jardin. Sinon un environnement propice, son acclimatation demande une expertise rare. Et tout prélèvement met le pied en danger.

Pour en savoir plus sur cette plante, consultez cette excellente page.

Autres nouvelles du Tertre.

Deux reines de frelons d’Europe sous une écorce :

Arbre tronçonné laissé sur place
On ne louera jamais assez la gestion du Tertre Gris. Les arbres laissés sur place sont une chance pour la biodiversité et de nombreuses espèces. SI vous avez l’œil, vous allez voir une reine frelon tout à gauche.
Reine de frelon d'Europe
Reine de frelon d’Europe en hivernage. Cette reine est sortie d’un nid en fin d’année dernière. Elle a passé l’hiver là et tentera de fonder un nid au printemps. Comme tous les prédateurs, l’espèce est importante dans l’équilibre d’un milieu en réduisant la propagation de maladies et en faisant le nettoyage. Notons aussi que l’espèce souffre injustement d’une mauvaise réputation. C’est loin d’être la guêpe la plus agressive.

Une épeire des fissures (Nuctenea umbratica) sous une écorce de pin. 

Nuctenea umbratica / épeire des fissures
L’épeire des fissures est une araignée nocturne d’assez belle taille (corps 10mm)

Des traces de chevreuil un peu partout.

Moquette de chevreuil
Les crottes des chevreuils ont un nom : la moquette. Celle-ci a été trouvée côté Roudun du Tertre gris.
Emprunte de chevreuil
Emprunte de chevreuil complètement à l’autre bout du Tertre au bord du Semnon

et découverte de nombreuses couchettes dans un endroit qu’on tiendra secret.

Première hampe d’asphodèle

L’année s’annonce faste pour les asphodèles. On en trouve absolument partout dans le Tertre. Côté Pancé, un spécimen semble en avance.

Hampe d'asphodèle
Hampe d’asphodèle. La seule observée malgré les très très nombreux pieds vus.

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