Populaires dans les haies des jardins, les lauriers palmes offrent une haie dense et persistante appréciée pour cacher la vue et couper le vent. Le problème c’est que la capacité de cette plante à s’échapper des jardins est forte. Elle est régulièrement citée dans les plantes envahissantes dont la prolifération dans les milieux naturels doit être surveillée.
Et, justement, le Tertre Gris est particulièrement sujet à cette prolifération. A ses quatre coins, on retrouve ici et là des spécimens de cet arbuste plus ou moins développés. L’un des plus grands surplombe le chemin descendant de la carrière sous le volcan.
Les plantes envahissantes ? C’est quoi le problème ?
Les écosystèmes sont des milieux chaotiques. De la mousse au grand prédateur, tout essaie de dominer son environnement. Mais de la mousse au grand prédateur, tout finit par être régulé par la force d’un concurrent ou pas l’absence de ressources disponibles. La nature est donc en perpétuel mouvement et des cycles peuvent favoriser une espèce plutôt qu’une autre avant que la surabondance favorise des mécaniques de régulation (maladies et virus, prolifération de prédateurs, …).
Le problème des espèces envahissantes est qu’elles arrivent dans des milieux non-adaptés. On le voit avec des insectes comme le frelon asiatique ou la pyrale du buis, un environnement non-préparé subit fortement les pressions des aliens car ces derniers n’y rencontrent pas leurs prédateurs habituels.
Pour les végétaux, c’est la même chose. Ils occupent des places que des espèces locales auraient du occuper et, double-peine, ils n’ont pas de prédateurs locaux. Ainsi, la croissance de leurs populations locales n’est pas freinée et elles peuvent dominer certains milieux
Que faire ?
Les arracher. La solution est d’autant plus simple que les jeunes poussent se déterrent sans forcer.
Quand ?
Pour l’amateur concerné mais peu connaisseur en botanique, le mieux est de le faire durant l’hiver. Même si l’espèce ne peut être confondue avec aucune espèce locale, le fait qu’elle ait des feuilles persistantes la rend particulièrement visible en hiver.
Mais tout de même…
Le fait que le Tertre Gris passe bientôt sous le label départemental d’Espace Naturel Sensible va certainement s’accompagner d’un « audit » naturaliste du Tertre Gris. Si les spécialistes jugent la menace réelle, peut-être qu’une campagne de « dé-laurier palmisation » pourra être organisée. Ca sera l’occasion de se faire une promenade naturaliste pour joindre l’utile à la découverte du Tertre Gris !